Vision de la ménopause selon les cultures

Vision de la ménopause

En Occient, la ménopause est perçue comme quelque chose de négatif. C’est la fin d’une époque (en l’occurrence celle de la fertilité) et non le début de quelque chose. Une femme ménopausée est vu sous un prisme médical : elle est à risque pour des maladies cardiovasculaires, l’ostéoporose ou encore certains cancers. Bref, en Europe, la ménopause est associée à la vieillesse et au début d’une dégradation physique.

Dans le film Aurore, l’héroïne regarde une interview de Françoise Héritier sur « les âges de la vie. » La sociologue explique les phases de la vie d’une femme, telle que perçues dans les années 1900 et présente l’étape des 50 ans avec la phrase suivante :

« A 50 ans, la femme s’arrête. »

Oui, oui, tout simplement parce qu’elle ne peut plus procréer, on dit qu’ « elle s’arrête » alors même qu’il lui reste statistiquement plus de temps à vivre qu’à un homme. Cette vision de la ménopause selon la culture Occidentale n’est heureusement pas partagée partout dans le monde.

Age de la femme

Surprenamment (ou plutôt pas du tout surprenamment), dans les communautés où la ménopause est vécue comme quelque chose de positif, les symptômes se manifestent bien moins intensément ou même pas du tout1.

La différence de vision de la ménopause selon les cultures

En Afrique chez les Gisu, une femme n’ayant pas eu d’enfant tombe au bas de l’échelle sociale et peut même se suicider1.

En Ouganda, la femme ménopausée devient l’égale de l’homme et peut siéger lors des conseils de la tribu.

En Chine et en Inde, les femmes ménopausées sont considérées comme des personnes matures et sages2.

Au Japon, seule 15% des femmes sont victime des bouffées de chaleur3. On peut certes l’expliquer par la nourriture (notamment une alimentation riche en soja) mais cela ne suffit pas à justifier totalement cette différence de vécue de la ménopause.

Chez les Sikhs, la ménopause marque un tournant positif dans la vie d’une femme. Leur pureté rétablie (via la fin des règles donc) « les libère d’un certain nombre de taches ménagères et leur donne autorité sur les femmes plus jeunes3. »

 

Influence de la vision de la ménopause sur les symptômes

Si les femmes vivant dans une société valorisant la ménopause font peu l’expérience de désagréments physiques et psychologiques, cela ne signifie pas pour autant que tout est dans la tête. Le traitement social influe effectivement sur l’expérience corporelle des femmes, mais d’autres aspects locaux jouent également l’ensoleillement, la nourriture ou le mode de vie.

Mais il n’en reste pas moins que l’action du cerveau sur le corps peut être très favorable, au même titre qu’un effet placebo alors même qu’il n’y a pas de médicament. Et si un des traitements de la ménopause passait tout simplement par un changement de perception ?

 

Pour en savoir plus :
1 « La ménopause comme phénomène culturel » Daniel Delanoe, Champ psychosomatique N°24 (2001)
2 « Perceptions et mythes sur la ménopause » Réseau Quebequois d’Action pour la Santé des Femmes
3 « La ménopause, un autre monde » Marie Christine Petit Pierre, 2009, Le Temps

 

 

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Cet article a 2 commentaires

  1. chiron cécile

    Bravo pour cet article qui magnifie les femmes en ménopause ou modifierleur statut selon leur pays , eu europe la femme après 50ans est comme une fleur fanée …

    1. Ariane

      mais oui, j’adore la version où la femme gagne en statut social grâce à la ménopause

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