Témoignage de ménopause précoce « J’aurais du mieux m’écouter »

temoignage menopause precoce

Quand avez-vous pour la première fois soupçonnée que vous étiez en périménopause ?
J’avais 34 ans, j’avais arrêté la pilule parce que je n’avais pas de conjoint à ce moment-là et et ça faisait 15 ans que je la prenais. Je me suis dit que c’était le moment de faire un break de contraception chimique.

Dans le 1er mois de mon arrêt j’ai subi des bouffées de chaleurs quasiment jour et nuit environs toutes les 30 minutes. 

Je me suis donc posé la question d’une ménopause précoce vu le symptôme… 

J’ai pris rdv avec mon médecin traitant, je lui ai expliqué « mon cas » elle à rit en me disant que c’était extrêmement rare à mon âge… 

Elle m’a demandé si j’étais angoissée. Et elle m’a dit que ça devait être ça, que je devais somatiser (je ne suis pourtant pas du genre à aller chez le médecin tous les 4 matins). 

Bref, pas spécialement angoissée pourtant mais je me suis dit que c’était peut-être des angoisses inconscientes, après tout le monde est anxiogènne quand on y pense. Elle m’a convaincue que je me faisais du souci pour rien.

Je rentre chez moi, évidemment les bouffées ne se calmaient pas, j’ai donc décidé de reprendre la pilule et du jour au lendemain tout est redevenu normal. J’ai donc continué comme ça pendant 3 ans. Jusqu’au jour où j’étais en couple et avec mon conjoint nous avons décidé de « mettre en route » un enfant.  J’ai alors de nouveau arrêté la pilule, et ça a recommencé, mêmes symptômes, bouffées de chaleurs doublées cette fois d’une absence totale de règles. 

Avez-vous pris rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre gynécologue ?
Après 3 mois comme ça je décide de prendre rdv avec une nouvelle gynécologue. Je ne la connaissais pas car la mienne venait de prendre sa retraite. 

Je lui ai expliqué mon problème, que nous essayions d’avoir un enfant depuis 3 mois, la elle m’a arrêté en me disant que 3 mois ce n’était pas non plus très long surtout à mon âge.

Et je lui ai expliqué que je n’avais plus de cycles depuis 3 mois également et que j’avais des bouffées de chaleurs à répétition. Elle a eu l’air un peu plus inquiète à ce sujet et m’a fait faire tout types de tests, thyroïdiens, sanguins, hormonaux , tests ADN, IRM pelviens. 

Un mois après j’y retourne après avoir reçu mes tests mais alors franchement, je n’y comprends rien…

J’arrive devant la gynécologue qui sort son stylo rouge et entoure 2 séries de chiffres sur mes analyses.
Et là je comprends qu’il y a un vrai problème « Vous avez vu vos résultats ? »
-« heu oui mais je sais pas les lire moi » 
-« Et bien là vos taux d’hormones sont anormaux, il y’à un problème, il semblerait que vous ayez une insuffisance ovarienne précoce »
Oui c’est comme ça qu’on appelle la ménopause précoce maintenant.
« Et sur l’IRM on voit que vous avez un kyste de 8 cm qu’il faut enlever au plus vite » ( ça c’était bonus ! ) 

Quand aux tests génétiques c’est beaucoup plus long donc je ne les ai eu que 3 mois après et ils ont découvert que j’avais une malformation génétique, une  pré mutation du gène FMR1 qui aurait causé la ménopause précoce ( appelons un chat un chat).

Beaucoup trop d’informations pour une seule personne qui essayait juste d’avoir un enfant comme tout le monde. Le ciel me tombait sur la tête en rafale, mais je me raccrochais au fait que ce n’était pas une maladie et qu’il y’avait des traitements, au moins pour éviter tous les symptômes dû à cette ménopause précoce qui était en réalité installée depuis déjà plusieurs années. 

Que connaissiez-vous de la ménopause ?
Pour moi, la ménopause rimait avec infertilité mais je ne connaissais pas les symptômes en dehors des bouffées de chaleurs. 

Quels ont été vos symptômes de périménopause ?
Dans un 1er temps des bouffées de chaleur, 2 à 4 fois par heure non stop nuit et jour. Par conséquent j’avais du mal à dormir, irritabilité, libido réduite. J’avais également des douleurs dans les seins, mal au ventre comme des symptômes prémenstruels et prise de poids au niveau ventre surtout.  

Quelle aide, quels conseils, quel traitement avez-vous eu de votre médecin ?
Je suis sous traitement progestérone et œstrogène pour combler le manque hormonal et ne plus avoir les effets indésirables, ça marche plutôt bien, Je peux dire que ça m’a carrément sauvée en fait. 

Avez-vous trouvé des solutions personnelles pour gérer au mieux vos symptômes ?
Je suis assez adepte des remèdes naturelles, infusion de sauge par exemple, je me suis remise à la marche et je commence à faire très attention à ce que je mange. Je me fais aider par un diététicien pour ça, j’ai remarqué une prise de poids qui ne se situe pas aux mêmes endroits de mon corps, avant je prenais du poids « un peu partout »   maintenant :  ventre et cuisses ouille ouille ouille. 

A posteriori, pensez-vous avoir été suffisamment informée en amont pour gérer au mieux cette période de votre vie ?
Non très peu… surtout à mon âge, comme les médecins sont certains que ce n’est pas ça ils n’informent pas du tout, peut-être de peur que je sois hypocondriaque ahah. 

Pensez-vous que vos symptômes ont interféré avec :
– votre travail ? 

A part enlever mon pull 4 fois par heure et la fatigue qu’une mauvaise nuit génère ça ne m’a pas gênée plus que ça dans mon travail au quotidien. 
– votre couple ? 
Nous sommes très soudés, on en a donc beaucoup parlé il est venu ensuite au rendez-vous gynéco avec moi pour comprendre parce qu’on a très vite décidé qu’on était 2 à vivre ça au quotidien et que ça pourrait impacter notre couple de façon très négative si je ruminais toute seul dans mon coin. 
– votre vie sociale ? Non 
– vos relations avec les autres ? Non 

Avez-vous eu des périodes dépressives ? Si oui, comment avez-vous géré ?
La période la plus compliqué moralement c’est l’annonce de la ménopause à 37 ans qui pour moi était lié à faire une croix sur l’enfant qu’on essayait d’avoir ensemble.

C’est un enchainement de nouvelles que j’ai pris comme une gifle aller-retour vu que quand j’avais consulté ma médecin à 34 ans je pensais que c’était ça mais elle avait semblé être tellement sidérée que je lui dise que je pensais être ménopausée à l’âge de 34 ans que j’avais fini par me dire que je délirais.

Je me suis faite aider par une psychologue pour passer le cap mental et ça m’a fait beaucoup de bien. Je n’arrêtais pas de faire des cauchemars où je devenais vieille en quelques secondes, c’était flippant. 

Avez-vous échangé avec vos ami(e)s / proches sur vos problèmes liés à la ménopause ?
Oui j’ai quelques amies plus âgées que moi qui sont en pré-ménopause. C’est rassurant de ne pas se sentir seule à ressentir ce qui est lié à ça et ça normalise les choses.  

Avez-vous des astuces et conseils pour les femmes qui vont entrer en phase de ménopause ?
Je pense que c’est très personnel la façon dont chaque femme va vivre cette étape, il faut en parler, échangez avec d’autres femmes qui passent ou sont passées par là, en parler avec votre médecin (si il est plus à l’écoute que la mienne 😉 ) 

Et puis sensibiliser son conjoint aussi c’est important pour qu’il comprenne par quoi on passe et que ce n’est pas anodins dans la vie d’une femme quelque soit son âge.  Personnellement je regrette de ne pas m’être écoutée la 1ère fois quand j’ai soupçonné un problème. Je conseillerais dans ces cas-là d’aller chercher un second avis si votre médecin ne vous prend pas au sérieux. Et puis surtout faites passer l’adresse de ce blog ! 

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