La vérité sur les compléments alimentaires

complements alimentaires

Actuellement dans les kiosques, le hors-série santé de 60 millions de consommateurs sur les compléments alimentaires intitulé « Interactions, additifs, effets secondaires… Des pilules parfois dangereuses ». Les compléments alimentaires faisant partie intégrante de la panoplie pour lutter contre les symptômes de la ménopause, j’ai décidé de l’acheter et le lire avec attention.

Extraits choisis ci-dessous

Compléments alimentaires : le marché français en 2018

Premiers consommateurs de complémentas alimentaires en Europe, les français ont consommé l’an dernier environ 150 millions de boites de compléments alimentaires, représentant 1,9 milliard d’euros de chiffre d’affaires1.

Les demandes des clients évoluent : tandis que les indications beauté et minceur diminuent, celles pour la santé (sommeil, articulations, digestion, circulation) connaissent une bonne croissance »

Compléments alimentaires : qu’est-ce que c’est ?

Un complément alimentaire en (ndlr : exemple ici de la mélatonine, l’hormone du sommeil) contient en général moins de 2 mg. A partir de 2 mpg, on a affaire à un médicament. A ce titre, leur commercialisation n’obéit pas non plus aux mêmes règles. D’un côté les médicaments nécessitent une autorisation de mise sur le marché (AMM), un dossier qui doit prouer leur efficacité sur la base d’études cliniques sur l’homme et leur absence de toxicité. De l’autre, une déclaration suffit pour un complément alimentaire.

Mais dans les faits, l’autorité n’est tenue de vérifier ni l’efficacité selon le dosage proposé, ni la sécurité de chaque produit. Pour le fabriquant, la procédure est donc moins longue et moins coûteuse.

« Comme nos produits ne sont pas des médicaments, nous n’avons pas le droit de revendiquer une amélioration des symptômes. Nos tests doivent être menés sur des personnes en plein santé. »

Les dangers méconnus

La Direction des fraudes a épinglé en 2017 les produits à base de canneberge, censés « prévenir ou traiter les cystites ». L’action mécanique de cette plante revêtait dans le cas présent un « caractère trompeur pour le consommateur ».

Même si ce sont les médecins qui prescrivent les compléments alimentaires dans plus de la moitié des cas, ils connaissent mal les produits à base de plantes. Le conseil national de l’ordre des médecins a reconnu un « déficit de formation initiale » dans ce domaine lors d’une mission lancée par le Sénat sur l’herboristerie.

Soja : présenté comme un substitut naturel du traitement hormonal de la ménopause, le soja pose le problème des perturbateurs endocrinien et des interactions médicamenteuses.

Lorsque la quantité de molécules actives est inférieure à celle qui est mentionnée sur l’étiquette, cela s’apparente à de la tromperie. Quand elle est supérieure, cela peut conduire à des surdosages et à une augmentation des effets indésirables

Les interactions entre les divers composants d’une gélule ne sont pas non plus évaluées en amont. « On a beau connaitre les effets d’une plante ou d’un ingrédient, que se passe-t-il quand on en mélange 10 ou 15 ? »

Ne pas confondre prévention et traitement médical :

La chondroïtine sulfate apporte un meilleur confort articulaire. « Là, ce n’est plus de la prévention, pointe-t-il. On est dans le traitement d’une maladie rhumatismale, cela ne devrait pas être autre chose qu’un médicament. »

La population française n’a pas besoin de compléments alimentaires….

Il n’existe aucun signe évocateur de carences minérales et (ou) vitaminiques majeures qui nécessiteraient des mesures de santé publique autres que de simples recommandations alimentaires. Autrement dit, même si nous ne nous nourrissons pas toujours correctement, la population française dans son ensemble n’a, a priori, aucun besoin d’une supplémentation nutritionnelle particulière, sauf avis contraire d’un professionnel de santé.

… sauf certaines populations à risque dont les femmes en préménopause / ménopause

Pour le fer, il existe très clairement une convergence entre des apports insuffisants et une réellement déficience biologique, cela concerne plus d’un quart des femmes

La supplémentation peut être une réponse sur une période donnée uniquement pour certains sous-groupes de population : … les femmes ménopausées. Ils ont des besoins nutritionnels qui différent de ceux de la population générale, mais parviennent rarement à adapter leur alimentation pour y faire face. »

On estime que le déficit en vitamine D est fréquent en France. C’est pourquoi elle est prescrite chez les nourrissons et les tout-petits, les femmes enceintes ou ménopausée à disque d’ostéoporose.

Super vendeur : le complément alimentaire pour aider à contrer la fatigue.

Les compléments vitalité représentent un chiffre de ventes annuel de 147 millions d’euros.

Mais si carence il y a, pourquoi consommer ces nutriments sous la forme de compléments quand un kiwi peut suffire ?

Les personnes qui se sentent fatiguées et pensent manquer de vitamine C ont en général d’autres déficiences nutritionnelles, notamment en fibres. La réponse satisfaisante n’est donc pas de prendre des compléments vitaminiques, mais tout simplement de manger plus de fruits et de légumes frais. »

Une étude finlandaise (1986-2011) portant sur plus de 40 000 femmes a montré que le risque de mortalité augmentait avec la prise à long terme de vitamines et de minéraux. Une autre étude, de l’Institu national du cancer américain, commencée en 2001, a dû être interrompue au bout de 7 ans, car les chercheurs constatent que la supplémentation en sélénium et en vitamine E conduisait à une augmentation de de 17% du risque de développer un cancer de la prostate

Contre les carences, une seule solution : une alimentation équilibrée

« Une alimentation équilibrée apporte tous les nutriments dont l’organisme a besoin. Une supplémentation est donc au mieux inutile au pire dangereuse. »

Des repas bien équilibrés sont incomparablement plus avantageux que n’importe quel complément alimentaire concernant nos besoins nutritionnels.

Le site mangerbouger.fr propose de nombreux conseils sur la constitution d’un repas équilibré, le choix des aliments et propose même des idées repas dans la rubrique « La fabrique des menus »

Pour une bonne condition physique : faire du sport

Pour le corps médical, la sédentarité est aussi nocive que le tabagisme ou l’exposition aux pesticides.

Après la ménopause, mieux vaut privilégier les sports « en charge » (c’est-à-dire qui nous obligent à porter notre corps) et les activités avec impact : marche, danse de salon, gym douce avec sautillements, saut à la corde…

En parlant de sport et d’ostéoporose, pensez à lire ou relire l’article « Faites du sport pour lutter contre l’ostéoporose » et n’oubliez pas, la reprise sportive se fait en douceur, n’hésitez pas à faire un bilan de condition physique avant de reprendre le sport.

Voici donc vraiment une sélection, parfois sans queue ni tête, de citations en provenance de ce hors-série spécial santé de 60 millions de consommateurs. Pour avoir toutes les informations, comme par exemple les notes des « 120 compléments alimentaires passés à la loupe » (contre la fatigue, la baisse de tonus, pour améliorer le sommeil, contre le stress…) n’hésitez pas à l’acheter. : c’est le numéro 130S de novembre – décembre 2019.

Pour en savoir plus :
1 Chiffres clés 2018 du marché des compléments alimentaires en France – Synadiet – http://www.synadiet.org/sites/default/files/page/files/chiffres_cles_2018_0.pdf

Vous pouvez aussi aimer

Cet article a 3 commentaires

Laisser un commentaire