Dans l’actualité cette semaine, « 60 millions de consommateurs » qui publie un article sur les perturbateurs endocriniens. Des analyses menées sur 43 enfants* montrent que tous les enfants sont contaminés à plus ou moins forte dose. L’article présente notamment « quatre périodes critiques : […] le fœtus, l’enfance, l’adolescence et la fertilité » mais manque de parler d’une autre conséquence de la présence de ces perturbateurs endocriniens : les ménopauses précoces.
En effet, depuis quelques années, les perturbateurs endocriniens sont soupçonnés d’être responsables de la ménopause précoce de nombreuses femmes. Une étude américaine dont les résultats ont été publiés en 2015 prouve même que les femmes montrant la plus forte présence de perturbateurs endocriniens ont été ménopausées 1,9 à 3,8 ans plus tôt que les autres femmes de l’étude. (1)
Voyons donc quelques résultats intéressants de l’article de « 60 millions de consommateurs »:
– l’échantillon de cheveux le moins contaminés portait tout de même la présence de 23 substances
– l’étude retrouve des traces d’un insecticide (le lindane) pourtant interdit depuis 1998. « Explication : ce pesticide est un polluant persistant dans l’environnement »
– L’interdiction d’utilisation de certaines substances peut concerner « certaines catégories de produits seulement » ou « que quelques pays européens »
– Le bisphénol S (dit BPS) a remplacé le bisphénol A tant décrié. Problème : « le bisphénol S est fortement suspecté d’agir comme le BPA sur notre santé »
Bref des éléments qui font peur et encore, je n’ai pas parlé de l’interview de monsieur Jegou sur les effets cocktail de ces perturbateurs endocriniens. L’effet cocktail il s’agit tout simplement des actions combinés des perturbateurs endocriniens. Pour la faire simple : un perturbateur ce n’est pas bien mais deux perturbateurs ensemble, on n’a pas encore trop de données scientifiques mais c’est pire que pas bien. «Pour schématiser, au lieu d’observer 1 + 1 = 2, on a 1 + 1 = 50» William Bourguet (2)
Heureusement, l’article propose quelques solutions pour assainir son environnement :
– alimentation : manger local, de saison et bio ( et quand on a lu l’article sur les fraisiculteurs ibériques utilisant des produits chimiques interdits en Europe (3) on se dit que « oui vraiment, local, de saison et bio, c’est ce qu’il faut »)
– maison : aérer quotidiennement, retirer les revêtements anciens, acheter des produits « non traités »
– enfance : acheter des jouets en bois (surtout pas en plastique), bien choisir ses couches
– autre : privilégier les contenants en verre au plastique, lire les étiquettes (et apprendre à comprendre les étiquettes)
Malheureusement, l’Union Européenne tarde à définir des règles encadrant l’usage des perturbateurs endocriniens et ceux-ci continuent à être largement utilisés avec des conséquences long terme encore inconnus.
En attendant (d’en savoir plus et en attendant les lois), chacun peut décider d’adapter son style de vie afin d’essayer de limiter les dégâts potentiels.
*43 enfants, ok c’est peu et statistiquement / scientifiquement non recevable, mais l’étude reste très intéressante, surtout au vu du résultat qui, rappelons le, dit que « tous les enfants de l’étude sont contaminés »
1 Etude «Persistent Organic Pollutants and Early Menopause in U.S. Women » dont les resultats ont été publié en Janvier 2015 sur le site Plos One
2 Article « L’«effet cocktail» des perturbateurs endocriniens mis au jour » publié en 2015 par Pauline Fréour sur le Figaro Santé
3 Article «Pesticides interdits dans les fraises espagnoles: « Tout le monde laisse faire » » publié en 2017 par Caroline Piquet sur le site de L’Expresss
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