En 2012, 6,8 millions de femmes étaient au travail tout en étant en période de préménopause¹ (ndlr les définitions ont évolué, on parle maintenant de périménopause). A cause du tabou sur la ménopause, ce sont 6,8 millions de femmes qui souffraient en silence de symptômes divers et variés. Entre bouffées de chaleur, insomnie, trouble de concentration, stress, problèmes génito urinaire… la vie professionnelle peut se retrouver très inconfortable. Afin de faciliter leur quotidien, divers instituts européens² mettent en avant des solutions pour améliorer les conditions de travail des femmes en préménopause. Ces propositions varient en fonction du type de travail : au bureau ou physiquement actif.
Recommandations pour l’amélioration des conditions de travail pour les femmes ayant un emploi de bureau
- garantir l’accès à un point d’eau
- faciliter l’accès aux toilettes
- permettre de réguler la température et / ou la ventilation des bureaux si c’est possible. Par exemple, en installant un bureau à côté d’une fenêtre qui s’ouvre ou loin d’une source de chaleur
- assouplir les horaires pour aider avec les problèmes d’insomnie
- permettre l’accès à des médecins / psychologues
- développer l’écoute, la tolérance et la compréhension de la part des collègues et des supérieurs hiérarchiques.
Recommandations supplémentaires pour les femmes ayant un emploi « physiquement actif »
- prévoir un lieu de pause où on peut s’asseoir (problème de douleurs musculaires, articulaires…)
- organiser des pauses plus fréquemment (pour aller aux toilettes ou tout simplement se rafraîchir)
- s’assurer que les positions de travail soient physiologiques
- si port d’uniforme ou de tenue de protection, vérifier que les matières soient compatibles avec la ménopause. Par exemple, le nylon ne permet pas d’évacuer la chaleur.
Si ces conseils partent d’une bonne intention, on peut craindre la stigmatisation des femmes de 45 à 50 ans. On parle déjà de la discrimination sur le marché de l’emploi des seniors, ne rajoutons pas un handicap supplémentaire aux femmes !
Alors en attendant que nos employeurs fassent preuve de l’ouverture d’esprit et de la tolérance nécessaire à l’implantation de ces recommandations, à chacune de mettre en place ses solutions personnelles pour survivre au travail.
Conseils pour gérer la préménopause sur son lieu de travail
Quelques astuces permettent de mieux gérer son environnement de travail lors de la ménopause. On peut par exemple garder un jeu de vêtement sur place, utiliser un ventilateur de poche ou avoir toujours un brumisateur à portée de main. Lors d’un rendez-vous stressant, on prévoit 15 minutes de battement pour pouvoir se rafraîchir et se changer si besoin.
Gardons bien sûr à l’esprit que la périmenopause est un état naturel et temporaire (qui peut cependant parfois durer longtemps) dans la vie d’une femme. Chaque femme vivra cette période différemment, c’est pourquoi il est si important de lever le tabou et d’oser en parler. Plus les femmes oserons discuter ouvertement de leurs problèmes, plus les employeurs pourront anticiper la mise en place de certaines de ces recommandations. Si ce n’est pour nous, faisons le pour les suivantes.
Et si vous doutez de l’impact professionnel de la ménopause sur le travail, consultez cet article « Perdre son emploi à cause de la ménopause. »
A noter, même le corps médical qui est, théoriquement, au fait des impacts de la ménopause sur la vie, constate que la ménopause impacte négativement les carrières des femmes. Si le sujet vous interesse, lisez « La difficulté de travailler pour les femmes médecins ménopausées. »
¹Dares Analyse : « Femmes et hommes sur le marché du travail » (2015)
² Faculty of Occupational Medicine : « Guidance on menopause and the workplace »
UNISON : « The menopause and work »
Royal College of Nursing : « The menopause and work, guidance for RCN representatives » (2016)
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