Le cancer de l’endomètre représente 90% des cas de cancer du corps utérin. C’est le deuxième cancer gynécologique le plus fréquent.
L’endomètre
Endomètre : définition
L’endomètre est une muqueuse interne qui tapisse l’utérus.
Tout au long du cycle menstruel, l’endomètre va connaître une série de changements mensuels provoqués par les variations des hormones.
A la ménopause le taux d’hormone chute voilà pourquoi l’endomètre ne s’épaissit plus et que les menstruations cessent.
A quoi sert l’endomètre
Tous les mois, l’endomètre s’épaissit sous l’effet des hormones afin de recevoir un éventuel œuf en cas de fécondation.
En l’absence de fécondation donc de grossesse l’endomètre se désagrège cela va provoquer le saignement des règles.
Le cancer de l’endomètre
Le cancer de l’endomètre est l’un des cancers gynécologiques le plus fréquent. Il concerne majoritairement les femmes ménopausées, 92% des cas de cancer de l’endomètre sont des femmes de > 50 ans¹. L’âge moyen des patientes au moment du diagnostic est de 61 ans1.
Chiffres clés
Le cancer de l’endomètre est le 4ème cancer chez la femme (tous cancer confondus). C’est le deuxième cancer le plus fréquent des cancers gynécologiques.
1 à 2 femme européenne sur 100 développeront un cancer de l’endomètre.
Le taux de mortalité est faible : 2,2 pour 100 000.
Les symptômes du cancer de l’endomètre
- Saignement vaginaux chez la femme ménopausée
- Saignement en dehors des règles, règles qui durent plus de 7 jours
- Ecoulement vaginaux inhabituels (malodorants, teintés)
- Douleur en bas du ventre
- Perte de poids anormale
- Fièvre
- Cystite
- Épaississement de l’endomètre
Examen et diagnostic
À ce jour, il n’existe pas d’examen de dépistage du cancer de l’endomètre.
Le diagnostic repose sur plusieurs examens. Généralement le médecin prescrit une échographie pelvienne afin de contrôler l’épaississement de l’endomètre. Si l’examen se relève suspect, les médecins préconisent une biopsie. Cela consiste à prélever un morceau de la paroi utérine pour l’analyser afin de déterminer la nature (cancéreuse ou non) et enfin de pouvoir établir un diagnostic.
Les facteurs de risque du cancer de l’endomètre
Les facteurs de risques sont multiples; les principaux sont de nature hormonale, génétique ou métabolique.
Le poids
Le risque de cancer de l’endomètre augmente avec le degré de corpulence. En effet, les personnes en surpoids ou en situation d’obésité ont un risque plus élevé par rapport à celles dont le poids est “normal”, avec un indice de masse corporelle entre 18,5 et 25 kg/m.
Le diabète
L’excès de glucose dans le sang augmente les risques de développer un cancer de l’endomètre.
À cause de la résistance à l’insuline, le risque de développer un cancer de l’endomètre est deux fois plus élevé.⁶
Puberté précoce et ménopause tardive
Le cancer de l’endomètre est considéré comme un cancer hormono-dépendant car il est lié à l’activité des œstrogènes, l’endomètre étant sensible à la stimulation des œstrogènes. Ainsi, plus une femme est exposée à une quantité importante d’œstrogènes et/ou plus la période est longue, plus la multiplication des cellules va être stimulée.
Le risque de développer un cancer hormono-dépendant devient alors plus élevé.
L’âge de la puberté détermine le moment où les ovaires commencent à produire des œstrogènes et la ménopause le moment où ils arrêtent d’en produire. Ces deux événements exposent une femme aux œstrogènes pendant une plus longue période de sa vie.
Prédisposition génétique
Des antécédents de cancer dans la famille ou des antécédents personnels de cancer du sein, de l’ovaire, sont des facteurs de risques.
Tout comme, le syndrome de Lynch (maladie héréditaire qui augmente le risque de développer certains cancers),le syndrome des ovaires polykystiques (production excessive d’androgènes)et l’hyperplasie atypique de l’endomètre (prolifération des cellules de l’endomètre) sont des facteurs de risque reconnus pour le cancer de l’endomètre.
Traitements hormonaux
Le traitement hormonal de la ménopause, tel qu’initialement conçu avec uniquement l’administration d’œstrogène causait des cancers de l’endomètre. C’est la raison pour laquelle, on rajoute maintenant un progestatif (pour les femmes ayant encore un utérus) afin de protéger l’endomètre.
Tamoxifène
Le traitement par tamoxifène est un médicament anti oestrogénique indiqué dans le cancer du sein.
Son utilisation double le risque de cancer de l’endomètre voire plus si son utilisation est prolongée.
Les traitements du cancer de l’endomètre
Le traitement va dépendre de la nature de la tumeur, de l’avancée du cancer, de l’état de santé de la patiente… . Les modalités du traitement sont décidées en fonction du type de cancer, lors d’une réunion pluridisciplinaire avec l’oncologue, le chirurgien, le radiologue…
La chirurgie du cancer de l’endomètre
Le traitement chirurgical est le plus fréquent, il s’agit d’une ablation de l’utérus, des ovaires et des trompes, c’est une hystérectomie totale.
Dans certains cas où le cancer est très précoce, cette solution peut suffire.
La radiothérapie externe
Elle consiste à irradier la région pelvienne qui doit être traitée avec des rayons X de haute énergie, elle est « réservée » aux formes de cancer plus étendus et/ou plus sévères.
L’irradiation par radiothérapie externe des organes proches de l’utérus (vessie, intestin, vagin) peut causer des mictions douloureuses, des envies urgentes d’uriner, une gêne rectale, diarrhée, irritations de la peau et des muqueuses et à plus long terme une fragilité intestinale. L’apparition de ces effets varie en fonction de la dose administrée.
Ce traitement dure environ 5 semaines à raison de 5 séances par semaine de 20 minutes⁵.
La curiethérapie (radiothérapie interne)
Elle présente une toxicité moindre comparée à la radiothérapie externe, et permet d’irradier la zone de façon plus focalisée. À la suite de l’opération chirurgicale, on place des cathéters au contact de la cicatrice puis une source radioactive est acheminée à l’intérieur des cathéters pour l’irradiation.
La procédure dure quelques minutes pour environ 2 à 4 séances⁵.
La chimiothérapie
C’est le traitement des cancers avancés de l’endomètre.
Cela consiste à administrer à la patiente des médicaments anticancéreux dans tout le corps.
La chimiothérapie peut-être associée à la radiothérapie pour gagner en efficacité et limiter les risques.
L’hormonothérapie
Ce type de traitement consiste à bloquer l’action des hormones (oestrogène et progestérone) puisqu’elles stimulent la croissance et le développement des cellules cancéreuses.
En fonction des médicaments utilisés, l’hormonothérapie peut causer de nombreux effets secondaires proches de la ménopause : bouffées de chaleur, nausées, problèmes vaginaux et thromboembolies sont des effets secondaires de ce traitement et varient en fonction du médicament utilisé.
Néanmoins, le cancer de l’endomètre à un bon pronostic de survie de plus le taux de mortalité tend à diminuer ces dernières années.
En cas de doute, de symptômes ou si vous avez des questions, consultez un soignant (gynécologue, sage-femme ou médecin traitant).
N’oubliez pas votre visite médicale annuelle de suivi gynécologique.
Sources :
1- Le manuel MSD – Cancer de l’endomètre
2 – Institut national du cancer- cancer de l’endomètre-quelques chiffres
3 – Institut national du cancer- cancer de l’endomètre-facteur de risque
4 – L’assurance maladie Ameli-ménopause : définition, symptômes et diagnostic
5 – ELSAN institut de radiothérapie et de radiochirurgie-La prise en charge du cancer de l’endomètre
6 – cancer environnement- cancer de l’endomètre