Selon le bilan social du ministère de l’éducation nationale, les enseignants sont à 73% des femmes et l’âge moyen est de 43,7 ans1.
En Europe, l’âge de la ménopause est 51,4 ans mais les symptômes commencent quelques années avant avec la périménopause.
Si toutes les femmes traversent la ménopause, certaines d’entre elles la vivent plus difficilement en raison de la nature de leur emploi. L’enseignement ne fait pas exception, d’autant plus que le poste demande une certaine présence physique et une bonne acuité cérébrale. Dans ce contexte, on peut comprendre que des règles surprises et / ou hémorragiques ou encore des troubles de la mémoire peuvent être vraiment perturbant.
En Angleterre, des études spécifiques sur le sujet de l’impact de la ménopause sur les enseignants ont été menées.
Impact de la ménopause sur les enseignantes
Une étude du syndicat des enseignants montre que 78% des répondantes n’ont pas parlé de leurs symptômes à leur supérieur2.
Les raisons principales de ce silence sont :
– le risque de dévaluation de la performance (67%)
– la gêne (35%)
– avoir un manager homme (24%)
– avoir un.e manager plus jeune (23%)
Quand la prise de parole est libérée, alors seulement 10% des femmes ont demandé des (petits) ajustements de poste. Seule la moitié des ajustements ayant été autorisé2.
En Australie, une étude de 2014 sur des universitaires montre que les femmes n’osent pas aborder le sujet de peur de créer un environnement qui leurs soit défavorable. Peut-être, à raison. En effet, l’étude anglaise du syndicat des enseignants montre que 13% des femmes ayant parlé de leurs symptômes ont été informées qu’elles seraient convoquées pour des tests d’évaluation de performance2.
Ajustement de l’environnement
Quand la ménopause impacte le travail des femmes, des ajustements peuvent être mis en place pour améliorer les conditions de travail.
Ces améliorations passent par trois actions :
– la culture d’entreprise
– le travail en lui-même
– l’environnement professionnel
En ce qui concerne l’enseignement, des ajustements particuliers peuvent être :
– des effectifs de classe plus réduits
– possibilité de laisser la porte ouverte pendant les cours pour faire des courants d’air
– ventilation dans les classes
– pose de store sur les fenêtres
– salle de pause pour se changer
Prise de conscience et action de l’éducation nationale
Face à ce constat, l’éducation national du Royaume Uni a proposé des formations et mis à disposition des outils : guide de la ménopause, charte de ménopause, poster de la ménopause au travail et même une affiche pour se signaler comme travaillant avec la ménopause3.
L’association caritative Education Support qui soutient la santé mentale et le bien-être des enseignants propose également des outils. Education support dispose même un numéro vert (non dédié aux questions de la ménopause).
La ménopause concerne toutes les femmes et les métiers les plus féminisés sont d’autant plus impactés. Les pays anglosaxons ont compris l’importance de créer un environnement professionnel propice à la prise en considération des symptômes de la ménopause.
En France, une seule entreprise propose à ce jour des ateliers de sensibilisation et formation autour de la ménopause en entreprise : Méno Rebelle.
Sources :
1 – Bilan social 2020 – 2021 du Ministère de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports – Enseignement scolaire
2 – NUT 2014 Survey on the Menopause’ internal report, faire la demande à enquiries@nut.org.uk
3 – NEU – https://neu.org.uk/menopause
