Cette année, le syndicat des infirmières d’Irlande du Nord ( Irish Congress of Trade Unions in Northern Ireland) et le syndicat des infirmières et sage-femmes (INMO) a réalisé une étude sur les conséquences de la ménopause sur le travail des infirmières.
Le cadre de l’étude
Le ICTUNI a réalisé le sondage en ligne et a obtenu 1045 réponses d’infirmières ou équivalent. Les femmes étaient ménopausées ou en périménopause et devaient répondre à des questions sur leur expérience de la ménopause, leur expérience de la ménopause au travail et la qualité de leur vie professionnelle.
L’impact de la ménopause sur les infirmières
- + de 90 % des infirmières ont déclaré que leurs symptômes de la ménopause les affectaient au travail
- 17 % ont indiqué qu’elles avaient manqué le travail en raison de leurs symptômes de ménopause
- 43 % de ce groupe ayant déclaré avoir manqué environ cinq jours en raison de ces symptômes.
La majorité (63 %) n’ont pas dit à leur employeur pourquoi elles s’étaient absentées. La très grande majorité (82 %) des répondants de ce groupe a envisagé de quitter leur emploi ou de réduire leurs heures de travail en raison des symptômes de la ménopause.
Une majorité écrasante (88 %) des répondants aimeraient que leur organisation mette en place une sensibilisation et une formation à la ménopause pour le personnel. Un nombre similaire (87%) aimerait que leur lieu de travail mette en place une politique sur la ménopause au travail.
Au-delà de l’aspect direct sur la carrière, presque 50% des infirmières déclarent que la ménopause est sujet à blague et 28% déclarent que la ménopause est considérée négativement.
Si ces résultats peuvent être choquant, ils ne sont pour autant pas surprenants. En effet, le métier d’infirmière est prenant, exigeant, physique et ne laisse pas le droit à l’erreur. Sans compter les horaires décalés qui peuvent rajouter encore au mal être physique et ou psychologique.
Propositions d’améliorations
Suite à cette étude, le syndicat a produit des recommandations.
Les recommandations s’inspirent des recommandations du Consensus mondial 2021 sur la ménopause sur le lieu de travail. Une déclaration de position de la Société européenne de la ménopause et de l’andropause (EMAS).
Les employeurs du secteur de la santé devraient :
– Introduire la ménopause dans les politiques et cadres de santé et de bien-être au travail afin de soutenir les femmes au travail
– Développer des lieux de travail ouverts, inclusifs et créant une culture de soutien à l’égard de la ménopause
– Développer des initiatives et des formations afin d’accroître le profil de la ménopause en tant que problème professionnel
– S’assurer que les femmes ne sont pas discriminées, marginalisées ou licenciées en raison des symptômes de la ménopause
– Développer des environnements de travail et des pratiques favorables à la ménopause. Il peut s’agir d’améliorations de la circulation de l’air, de l’accès à l’eau et de la mise en place d’uniformes qui prennent en compte les symptômes de la ménopause
– Que le gouvernement introduise une législation qui reconnaisse la ménopause au travail comme un problème d’égalité qui affecte les femmes. Cela devrait inclure des dispositions pour les congés liés à la ménopause et un soutien aux femmes qui réduisent leurs heures de travail ou d’autres arrangements de travail sans implications pour les droits à la retraite.
En France, Méno Rebelle est le seul organisme à proposer des formations « Ménopause au travail.» Cette formation permet de sensibiliser et d’ouvrir la conversation sur la ménopause sur le lieu de travail. Méno Rebelle aide également les entreprises à mettre en place un cadre bienveillant pour mieux conserver leurs talents.
Sources :
