Témoignage de ménopause avec endométriose

Quand avez-vous pour la première fois soupçonné que vous étiez en périménopause et pourquoi ?
A 46 ans, alors que j’étais encore sous pilule (Cerazette qui ne fait pas de règle), j’ai eu de nombreux symptômes : des douleurs articulaires, la peau sèche, les ongles secs et cassants, des sueurs nocturnes à en être trempée la nuit et à ne plus dormir. Je ne supportais plus cette pilule.

Avez-vous pris rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre gynécologue ?
Oui je suis allée voir mon gynécologue qui, au vu de ma périménopause, m’a proposé d’arrêter la pilule. Pendant 3 / 4 mois, cela allait mieux, les symptômes ont disparus sauf qu’ensuite sont revenus les problèmes d’endométriose. J’ai eu de l’endométriose toute ma vie, gérée avec la pilule en continue, mais sans cela je ne pouvais pas fonctionner (en terme de douleur, de fatigue et d’impact sur la vie au quotidien)

J’ai ensuite pris du lutheran et tout s’est à peu près stabilisé.

Quelques mois plus tard, presque ménopausée, je suis passée au traitement hormonal de la ménopause (la version cyclique). Pendant quelques mois, tout s’est très bien passé : j’ai retrouvé de la force, de la motivation, le teint rose… jusqu’au retour des douleurs endométriosiques avec notamment des règles tellement abondantes qu’il était même inutile de mettre une protection périodique, je devais juste rester aux toilettes et attendre que ça passe.

Depuis, je suis à nouveau sous lutheran. 

Que connaissiez-vous de la ménopause ?
Pas grand-chose si ce n’est les cycles irréguliers, l’arrêt des règles et la prise de poids.
Quand j’ai vu tout ce qui me tombait dessus, j’ai commencé à me renseigner et j’ai découvert tous les symptômes.
J’ai forcé ma mère à avoir une conversation ouverte sur le sujet de la ménopause. J’ai alors appris qu’elle était encore sous traitement hormonal (depuis donc presque 20 ans). Elle m’a dit qu’elle avait essayé d’arrêter mais qu’entre la fatigue et la dépression, cela avait été l’enfer et elle avait repris le traitement.

Quels ont été vos symptômes de périménopause ?
J’ai eu tous les symptômes sauf les bouffées de chaleur : douleurs articulaires, déprime, les cheveux secs / cassants et qui tombent, les ongles secs et cassants… Le problème des yeux secs m’a provoqué des chalazions et même une accentuation de mon astigmatisme.

J’ai aussi des problèmes digestifs avec de la constipation et des nausées. Enfin, j’ai des problèmes urinaires notamment le besoin très fréquent de devoir aller aux toilettes.

Quelle aide, quels conseils, quel traitement avez-vous eu de votre médecin ?
Rien, j’ai surtout eu des informations que j’ai cherché par moi-même.

J’ai eu la chance (provoquée) d’avoir un bon gynéco à l’écoute, informé sur la ménopause et sur l’endométriose, qui ne nie pas les symptômes des femmes et qui sait que chaque femme vit une ménopause différente. Avant j’ai eu d’autres gynécos bien moins que cela, mais j’ai changé jusqu’à en trouver un qui me convienne.

Celui-ci m’a dit de faire attention au sucre, car les pulsions peuvent revenir comme à l’adolescence. Je fais également attention à l’alcool car j’ai vu des femmes autour de la ménopause qui ont augmenté leur consommation d’alcool : en fréquence et en quantité. En plus, cela amplifie les syndromes notamment les sueurs nocturnes..

Je trouve qu’on ne parle assez de la femme l’alcool à la cinquantaine et la ménopause.

Avez-vous trouvé des solutions personnelles pour gérer au mieux vos symptômes ?
Avoir une super hygiene de vie. J’ai toujours fait attention, je fais beaucoup de sport car cela me vide l’esprit et me fait du bien au corps.

A posteriori, pensez-vous avoir été suffisamment informée en amont pour gérer au mieux cette période de votre vie ?
Non, j’aurais peut-être aimé un peu plus d’anticipation de la part du médecin. Du côté de ma mère ne m’avait rien expliqué alors qu’il y a une partie génétique.

Pensez-vous que vos symptômes ont interféré avec :
– votre travail ?  oui à cause de l’humeur, ultra fatiguée et irritée. Il y a des jours j’aurais préféré rester au fond de mon lit. J’ai un poste où j’ai dû apprendre à me contrôler et ça m’a aidé à la ménopause. J’ai eu une semaine où je faisais mes téléconférences sans video car je n’arrêtais pas de pleurer.
– votre couple ? oui, baisse de libido, coté agacé… maintenant je le préviens à l’avance.
– votre vie sociale ? oui, je me force à sortir parce qu’au dernier moment je n’en ai pas envie.

Avez-vous eu des périodes dépressives ? Si oui, comment avez-vous géré ?
Oui mais j’essaye de me comprendre, m’analyse, m’auto gérer avec du sport (hiit ou muscu) ou du yoga  (pour les jours ou ça ne va pas). Je me dis que les femmes qui ont déjà des problèmes d’anxiété ou de dépression peuvent vraiment tomber très bas avec la ménopause.

Avez-vous échangé avec vos ami(e)s / proches sur vos problèmes liés à la ménopause ?
Oui avec certaines amies oui qui m’ont répondue. L’une n’a eu aucun problème à part des règles irrégulires et quelques kilos. L’autre a vécu 3 ans d’enfer.

Avez-vous des astuces et conseils pour les femmes qui vont entrer en phase de ménopause ?
Avoir une bonne alimentation et hygiène de vie.
Etre bienveillante envers soi-même, il y a des jours on est pas dans un état physique et moral, il faut accepter les changements.
Ne pas hésiter à changer de médecin.

Où en êtes-vous aujourd’hui par rapport à la périménopause / ménopause ?
Je ne suis pas ménopausée, j’en suis à 6 mois sans règles. Mon endométriose est revenue.

Autre remarque ?
Ce n’est pas une période facile et un accompagnement serait bien venu. Ce n’est pas un sujet tabou, c’est un sujet naturel.