La Société Savante de Ménopause Britannique vient de publier ses dernières recommandations anglaises pour l’accompagnement et le traitement de la ménopause. Ces recommandations sont là pour guider et soutenir les professionnels de santé.
L’objectif de ces normes est de fournir des recommandations et des conseils fondés sur des preuves (EBM : Evidence Based Medecine) concernant les meilleures pratiques en matière de ménopause, conformément aux directives et recommandations nationales et internationales actuelles.
C’est une version courte, simplifiée des Recommandations pour la Pratique Clinique qu’on a en France.
Les 11 recommandations anglaises pour le suivi et traitement de la ménopause
Ces recommandations anglaises sont très simples et disponibles facilement pour tous : soignants et grand public. L’objectif étant réellement de faciliter la vie de tous les partis : soignants et patientes.
Diagnostic de la ménopause
Chez les femmes de 45 ans et plus présentant des symptômes de ménopause, le diagnostic de périménopause ou de ménopause devrait être considéré sur la base de leurs seuls symptômes, sans tests sanguins de confirmation, sauf en cas d’incertitude quant au diagnostic.
Information
Les femmes présentant des symptômes de la ménopause doivent être informées des ressources disponibles pour les guider et doivent être encouragées à chercher de l’aide pour leur santé.
Proposer des solutions
Les femmes âgées de 45 ans et plus qui cherchent de l’aide pour gérer leurs symptômes de la ménopause doivent se voir proposer un traitement après avoir été informées et soutenues dans leur choix.
Le syndrome genito-urinaire de la ménopause
Les femmes présentant des symptômes génito-urinaires de la ménopause doivent se voir proposer un traitement vaginal à base d’œstrogènes et celui-ci peut être poursuivi à long terme si nécessaire pour soulager les symptômes.
Suivi médical
Les femmes qui suivent un traitement pour les symptômes de la ménopause devraient idéalement être revues 3 mois après le début du traitement et continuer à être revues à intervalles réguliers.
Durée de traitement
La durée du traitement doit être individualisée. Aucune limite arbitraire ne doit être mise concernant le dosage, la durée ou même l’âge de la femme prenant le traitement.
Prescription de testostérone
Si un traitement hormonal de la ménopause avec un apport adéquat en œstrogènes n’a pas été efficace, une supplémentation en testostérone peut être envisagée chez les femmes ménopausées présentant une baisse du désir sexuel.
Insuffisance ovarienne précoce
Les femmes de moins de 40 ans présentant un profil faisant penser à une insuffisance ovarienne prématurée (IOP) devraient voir leur taux de folliculo-stimulation évalué.
Traitement de l’insuffisance ovarienne précoce
Il faut conseiller aux femmes atteintes d’IOP de prendre des hormones de substitution et continuer à le faire au moins jusqu’à l’âge naturel de la ménopause (sauf en cas de contre-indication).
Ménopause précoce
Rappel : les pays anglosaxons font la différence entre IOP (ménopause avant 40 ans) et ménopause précoce (ménopause entre 40 et 45 ans)
Les femmes souffrant de ménopause précoce (femmes âgées de 40 à 45 ans) devraient se voir proposer information et soutien de la même manière que les femmes atteintes de IOP et il faut leur conseiller de prendre des hormones de substitution au moins jusqu’à l’âge naturel de la ménopause.
Spécialiste de la ménopause
L’orientation vers un service spécialisé dans la ménopause (ou la recherche de conseils auprès de ce service) doit être envisagée lorsque l’intervention d’un spécialiste de la ménopause est nécessaire
ndlr : c’est-à-dire dans les cas compliqué : toujours des symptômes malgré de nombreux ajustements du THM, saignements persistants plusieurs mois après la mise en place d’un THM, femme avec un historique de cancer….)
Points positifs de ces recommandations anglaises
Ces recommandations sont à destination des professionnels de santé mais reste si simples, que tout le monde peut y accéder et les comprendre.
Il est particulièrement pratique d’avoir toutes les recommandations sur un seul document, avec un format simple de 11 recommandations (et ses explications) et des résultats souhaités pour chaque point.
Par exemple pour le premier point sur le diagnostic, le résultat attendu est le suivant :
Diagnostiquer la majorité des femmes âgées de 45 ans et plus, présentant des symptômes de ménopause comme étant en périménopause ou en ménopause sur la base de leurs seuls symptômes, sans tests sanguins de confirmation.
Ou encore pour le point 4 sur le syndrome génito urinaire de la ménopause, l’objectif est que :
La majorité des femmes avec un syndrome génito urinaire de la ménopause se voient proposer un traitement local par oestrogène.
Recommandations anglaises en simple
Pour résumer, on pourrait dire que ces recommandations se résument à dire :
– écoutez et faites confiance à votre patiente
– informez la et renseignez la
– proposer lui des solutions à son mal être
– proposez lui des solutions à ses problèmes de santé
– dirigez la vers un spécialiste si besoin
Basique et simple n’est pas ?
Source : BMS – Menopause Practice Standards
La publication a un commentaire
Comment se fait-il qu’en France les médecins ne se saissent pas de ce problème ? That is the question !