Baisse de libido à la ménopause

baisse de libido à la ménopause

Article réalisé en partenariat avec Virginie Clarenc, thérapeute de couple et sexologue.

La baisse de libido à la ménopause est un constat très fréquent, alors que la périménopause n’affecte pas directement la sexualité, mais la perturbe. Certaines femmes vont devoir se réapproprier leur corps, pendant que d’autres vont vivre une véritable libération sexuelle.

La relation du couple

Si tout va bien dans votre vie de couple, la ménopause est une transition naturelle, qui passe en douceur. Si le couple est dysfonctionnel et qu’il connaît des tensions et des crises, la ménopause les révèle et les accentue, elle devient un problème supplémentaire à gérer et affecte le désir.

Commencez par faire le point. Où en êtes-vous actuellement ? Pouvez-vous parler de votre corps et de vos sentiments ? Êtes-vous écoutée ? Est-ce que vous vous sentez en sécurité ? Trouvez-vous votre conjoint désirable ? Si non pourquoi ?

Vous seule avez les réponses concernant votre couple et la sexualité. Est-ce que le couple pose des problèmes de libido ou est-ce que les problèmes de libido causent les problèmes de couple ? Y-a-t-il une lassitude dans vos rapports sexuels ?

Dans tous les cas, la communication au sein du couple est primordiale. Si besoin, n’hésitez pas à consulter un spécialiste en thérapie de couple ou même un sexologue. Après tout, si votre sexualité est au point faible et que vous souhaitez avancer sur le sujet, quoi de mieux que d’avoir une démarche active pour l’améliorer ?

Le bien être personnel

Car, dans la vie, tout part de soi-même. La façon d’envisager sa ménopause influence la façon dont vous allez la vivre ! C’est vous qui avez le pouvoir ! Si vous vous sentez mal dans votre tête, vous vous sentez mal dans votre corps, vous êtes en permanence fatiguée, vous êtes déprimée… il est compréhensible que votre tête ne soit pas à la galipette. Or pour avoir envie il faut avoir envie d’avoir envie.
Si vous souhaitez prendre les choses en main, faites le point sur votre vie et réfléchissez aux changements que vous pouvez mettre en place : cela peut être un verrou sur la porte pour ne pas risquer d’être surpris par les enfants, décider de prioriser son sommeil, reprendre le sport, faire attention à son alimentation, se trouver désirable pour être désirante….

Le sexe, c’est comme tout : ça se décide, ça se travaille, ça s’investit, ça se réfléchit. Visualisez ce que vous voulez obtenir en retrouvant une libido : une intimidé, de la tendresse sexuelle, du plaisir, des sensations…

N’attendez pas que le désir frappe à votre porte par surprise (cela n’arrivera pas) : convoquez-le, invitez le, provoquez le. Et…remettez le couvert !

Le bien-être physique

La ménopause peut causer des modifications physiques douloureuses notamment au niveau du vagin. Si votre vagin gratte ou pique, si la pénétration vaginale est douloureuse, si vous savez qu’après chaque rapport sexuel vous aurez une infection urinaire… il est logique de ne pas avoir envie de relation sexuelle / pénétration si cela cause des douleurs.

Deux causes derrière ces douleurs :

  • la sècheresse et l’atrophie vulvovaginale liées à la baisse d’oestrogène dans le corps
  • le manque de souplesse vaginale, possible après une longue période sans relations sexuelles. En effet, pour maintenir une bonne trophicité vaginale (via l’irrigation des vaisseaux et tissus), il est recommandé d’avoir régulièrement un rapport sexuel (personnel ou partagé) avec pénétration.

Selon la source des douleurs, il existe différentes solutions pour régler les problèmes de sécheresse et atrophie vaginale.

Pour les relations sexuelles, n’oubliez pas le lubrifiant qui ne remplace ni ne diminue en aucun cas la nécessité de pratiquer des préliminaires (le minimum syndical étant de 20 min pour lubrifier vs 6 secondes pour un homme pour être en érection). Le lubrifiant intervient APRÈS les 20 minutes.

Ensuite, peut-être faut-il réinventer la relation sexuelle (et abandonner l’idée de performance sexuelle) : favoriser les positions confortables où la femme maîtrise la profondeur et le rythme de la pénétration, s’ouvrir à l’érotisme, faire l’amour sans pénétration, qu’est-il possible de faire différemment ?

Les hormones

Deux hormones jouent un rôle déterminant pour la libido :

  • La testostérone dont le niveau chute régulièrement avec l’âge indépendamment de la ménopause
  • L’œstrogène qui augmente la libido est également en plus faible quantité dans le corps de la femme.

La testostérone n’est pas prescrite du tout pour les femmes en France et l’œstrogène (via le traitement hormonal de la ménopause) n’est pas prescrite « juste » pour les troubles de la libido, il faut pour cela cumuler plusieurs désagréments, ou subir de fortes bouffées de chaleur détériorant votre qualité de sommeil. En revanche les hormones sexuelles et de stress ont un fonctionnement inversement proportionné dans le corps : plus il y a d’hormone de stress moins il y a d’hormones sexuelles, donc gérer son stress peut être une solution pour « améliorer sa situation hormonale » : yoga, méditation, sophrologie… un large choix est disponible pour faire baisser le stress.

Les médicaments

Certains médicaments ne sont pas favorables à une super libido : les antidépresseurs, les traitements pour l’hypertension, la chimiothérapie…

En aucun cas, il ne convient d’arrêter un traitement pour retrouver sa libido, mais il est toujours possible d’en parler à son médecin pour voir s’il est possible de changer de traitement, voire même parfois de le stopper. Le suivi par un professionnel en santé sexuelle est recommandé pendant la période de traitement, il ne faut pas tarder à travailler sa sexualité lorsqu’on subit des effets secondaires d’un traitement : plus tôt on se fait accompagner, moins on subit les effets néfastes sur le désir sexuel.

La sexualité est comme un puzzle et toutes les pièces doivent bien s’imbriquer les unes avec les autres. Toutes les femmes, tous les hommes et tous les couples ont connus, connaissent ou connaîtront une baisse du désir sexuel, c’est normal. Il convient à chaque femme de voir à quel point cela l’incommode et ce qu’elle souhaite mettre en place pour essayer de régler le problème. Dans tous les cas, cela doit venir de vous et vous permettre de mettre en place les mesures qui VOUS conviennent.

La sexualité se travaille et s’améliore à tout âge, que vous soyez en périménopause ou bien ménopausée, il suffit pour cela d’être curieuse et motivée pour avoir ou retrouver une sexualité épanouie. N’oublions pas que vieillir c’est apprivoiser un nouveau corps, c’est tenter de le comprendre, c’est essayer de l’investir. Le désir n’a pas d’âge ! 

Merci à Virginie Clarenc pour sa participation à cet article. Vous pouvez la trouver sur son site https://www.sexologiemorlaixlannion.com/ et la contacter pour des sessions à distance.

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