Quand avez-vous pour la première fois soupçonné que vous étiez en périménopause et pourquoi ?
Ça a commencé vers 48 / 49 ans avec l’espacement de mes règles. Ensuite, j’ai très vite eu des bouffées de chaleur et des petites douleurs articulaires (mais je ne savais pas à l’époque que cela pouvait être lié à la ménopause.)
J’étais contente de voir que ça se mettait en route, enthousiaste à l’idée de ne plus avoir de règles… J’ai ensuite vu que ce n’était pas aussi radical que ce que j’imaginais (j’avais l’image de quelque chose de très simple et pas du tout problématique pour ma mère, mais j’ai appris seulement bien plus tard qu’elle avait pris un traitement hormonal de la ménopause)
Avez-vous pris rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre gynécologue ?
J’ai pris rendez-vous avec mon généraliste qui a été très honnête sur le fait qu’il se sentait démuni pour suivre une femme en périménopause ou ménopause et m’a orientée vers ma gynécologue.
J’ai donc pris un rendez-vous avec ma gynécologue (avec les délais que l’on peut connaître). Celle-ci m’a parlé de la périménopause, m’a expliqué un peu comment cela allait se passer et comment je saurai que je suis véritablement ménopausée. Je sentais bien que cela ne la passionnait pas. J’ai fait un dosage hormonal qui a indiqué que je n’étais pas encore ménopause et plus tard un autre dosage et l’absence de règles ont confirmé ma ménopause.
Comment s’est passé la suite de votre expérience de la ménopause
Ménopausée, j’ai commencé à avoir des douleurs articulaires à me pendre. On m’a orientée vers des rhumatologues et j’ai été hospitalisée deux fois.
On m’a proposée un traitement hormonal de la ménopause mais j’avais du mal avec cette idée car j’avais peur du cancer du sein. J’étais réticente. La douleur m’a convaincue de prendre un THM. J’avais une ordonnance pour de l’oestrogène (en gel) et de la progestérone (en capsule) mais rien n’était clair. Pour la progestérone, la notice disait que cela pouvait être avalé ou inséré vaginalement… la gynéco ne me l’avait pas précisé. J’ai pris le traitement le soir et j’ai cru mourir la nuit : j’étais mal, je m’évanouissais… J’ai arrêté le traitement le lendemain. Aujourd’hui je ne sais toujours pas pourquoi j’ai eu cette réaction : à cause du stress, de l’effet nocebo, du dosage, du type d’hormone ?
Ensuite pendant encore un an j’ai été en errance médicale. Je suis finalement retournée chez mon médecin qui m’a dit que je devais retenter le traitement hormonal. A l’époque, j’avais aussi beaucoup de bouffées de chaleur mais cela ne me dérangeait pas, c’était vraiment les douleurs articulaires qui me rendaient folle. J’ai refait une consultation avec rhumatologue et deux amies m’ont dit prendre un traitement hormonal de la ménopause (et n’imaginaient pas un instant l’arrêter). Une de mes amies m’a dit adapter le dosage (avec accord de son médecin) pour trouver un niveau d’hormone qui la soulage et ne lui cause pas trop d’effets secondaires. Cela m’a convaincue et j’ai commencé le même traitement qu’elles en accord avec mon gynécologue.
J’ai eu 15 jours au début assez difficiles notamment au niveau du foie avec des nausées, mal au cœur ou des cauchemars. Mais très vite, j’ai vu diminuer les douleurs de façon impressionnante, mes bouffées de chaleur ont presque disparu et j’ai retrouvé un sommeil réparateur.
Aujourd’hui, ma gynécologue m’a conseillée de diminuer les doses : mon foie va mieux mais les symptômes reviennent donc je pense revenir au dosage « standard.» Je vais tester l’oestromodul pour gérer les effets secondaires sur le foie.
Je n’ai qu’un regret c’est de ne pas avoir commencé un traitement hormonal de la ménopause avant. Je suis furieuse du manque d’information sur le sujet car maintenant je suis couverte d’arthrose. J’essaye de comprendre dans quelle mesure ne pas traiter mes douleurs articulaires a permis à mon arthrose de « faire son chemin » et m’a mené dans un état non rattrapable. Je me demande quel est le lien entre arthrose, traitement hormonal et si un traitement à titre préventif est actuellement à l’étude pour les femmes ménopausées sensible à l’arthrose ?
Avant votre expérience, que connaissiez-vous de la ménopause ?
Je ne connaissais pas grande chose de la ménopause. Je ne connaissais pas la périménopause. Je pensais que les règles s’arrêtaient net, que c’était une libération et que tout se passait simplement (notamment à cause de cette « fausse » image que j’avais de la ménopause de ma mère)
Je réalise également maintenant à quel point j’ignorais les conséquences de la ménopause comme les douleurs articulaires, les effets sur la peau ou les cheveux.
Quels ont été vos symptômes de périménopause ?
En périménopause : bouffées de chaleurs, douleurs articulaires légères, règles espacées et problèmes de sommeil.
En post ménopause : très fortes douleurs articulaires, problèmes de sommeil, épaississement de la taille, sécheresse / perte des cheveux.
Quelle aide, quels conseils, quel traitement avez-vous eu de votre médecin ?
Je considère que les médecins ne m’ont pas du tout aidé et n’ont absolument pas une approche globale du traitement de la femme en ménopause. C’est dommage que l’accompagnement de la femme en ménopause semble être réservé aux gynécologues alors que les médecins généralistes pourraient tout autant faire le travail.
Je suis furieuse quand je pense à cette errance médicale que j’ai eu pour mes douleurs articulaires. Effectivement, j’avais des réticences à prendre un traitement hormonal de la ménopause mais ce n’est pas normal d’avoir souffert ainsi aussi longtemps et d’avoir, peut-être, causé des dégâts irréversibles.
Avez-vous trouvé des solutions personnelles pour gérer au mieux vos symptômes ?
Pas grand-chose à part avoir un éventail et faire du pilate pour travailler la mobilité de mes articulaires. L’activité physique c’est le meilleur médicament du monde mais cela ne veut pas dire qu’il n’est pas parfois nécessaire de prendre un traitement en plus.
Sinon cela m’avait fait du bien de tomber sur votre compte pour se sentir moins seule et avoir des informations.
A posteriori, pensez-vous avoir été suffisamment informée en amont pour gérer au mieux cette période de votre vie ?
Non je n’ai pas été assez informée : ni par ma mère (qui en fait ne savait pas étant donné qu’elle avait pris le traitement de la ménopause), ni par l’école, ni par les médecins, ni par les médias.
Aujourd’hui on commence à parler de tout, même à l’école : les règles, les fausses couches…. La parole se libère et moi je parle de tout librement. Il faut en parler mais ne pas le présenter de façon trop négative, mais expliquer : les étapes, les symptômes, les interlocuteurs…
N’oublions pas qu’on passe plus de temps à vivre ménopausée que réglée !
Pensez-vous que vos symptômes ont interféré avec :
– votre travail ? oui, à cause des douleurs et de la fatigue : j’ai eu des arrêts de travail, j’étais moins efficace
– votre couple ? non, car j’ai pu en parler librement avec mon mari et j’ai eu la chance extraordinaire de vivre ma ménopause en même temps que ma fille a eu ses règles. C’était « agréable » de vivre ce changement hormonal en même temps que celui de ma fille.
– votre vie sociale ? oui car c’est dur de cacher les bouffées de chaleur, j’ai parfois été gênée
Avez-vous eu des périodes dépressives ? Si oui, comment avez-vous géré ?
Oui, j’ai cherché à me rapprocher d’autres personnes, j’ai cherché des infos, des personnes avec qui partager. Je voulais créer du lien et ne pas rester seule. J’ai repris le sport.
Avez-vous échangé avec vos ami(e)s / proches sur vos problèmes liés à la ménopause ?
Oui j’en ai parlé avec tout le monde : mon conjoint, mes amies, ma mère…
Je milite pour les hommes accueillent la ménopause de façon bienveillante. (NDLR : n’oubliez pas de regarder la fiche « Comment accompagner un proche à bien vivre sa ménopause« )
Avez-vous des astuces et conseils pour les femmes qui vont entrer en phase de ménopause ?
S’informer, échanger et ne pas rester isoler.
Essayer de trouver vite des solutions pour gérer le plus tôt et le mieux possible ses symptômes.
Avoir une activité physique et reprendre le sport.
Où en êtes-vous aujourd’hui par rapport à la ménopause ?
J’essaye de trouver un juste équilibre avec mon traitement hormonal de la ménopause.
Autre remarque ?
Le tabou de la ménopause est petit à petit en train de tomber, mais il reste encore beaucoup de chemin à faire.
En revanche, quand on parle de la ménopause, on restreint trop souvent cela aux bouffées de chaleur et à la sécheresse vaginale alors que c’est plein d’autres choses.
Cet article a 6 commentaires
C’est exactement ça, des douleurs atroces et sans queue ni tête. Un jour c’est une épaule gelée, la semaine suivante la hanche, peu après les mollets et les tendons. En ce moment un lumbago, comme ça,pour aucune raison. Que du bonheur.
Bonjour, j ai 55 ans, et pas encore 12 mois sans règles. Cependant depuis 8 mois des douleurs aux pieds, hanches et doigts. Raideurs, gonflements, qui durent. Mon médecin à sauté sur les analyses pour polyarthrite, sans jamais évoquer la menopause. Depuis 3 semaines je suis terrorisée dans l attente des résultats. Et si c était juste la menopause ?
Je me retrouve ds le témoignage et les 2 commentaires. Le « sans queue ni tête me rassure ». La semaine dernière je ne pouvais plus bouger le pouce de la main droite puis l’index de la main gauche. Avant hier je ne pouvais plus monter les marches à cause de mon genou gauche. Aujourd’hui je pleurerai de douleur de lever mon épaule droite.
54 ans bientôt…J’ai eu mes règles 2 fois dans l’année… ma gyneco m’a vaguement parlé de douleurs articulaires sans ms préciser tout ça!! Ma toubib m’a parlé d’arthrose…
Bonjour,
Je suis ménopausée depuis 2020.
J’ai commencé à avoir des problèmes urinaire en avril jai consulté une autre gynécologue que la mienne qui m’a prescrit une hysteroscopie on a découvert des polypes qui ont été reséqués et heureusement sains.
Je continue à avoir des problèmes urinaire qui me gâchent la vie
On m’a conseillé de consulter un urologue.
Je commence à déprimer , j’espère qu’il pourra m’aider à trouver un traitement adéquat.
Bonjour,
J’ai eu une période de cystites à répétition. J’ai consulté un professeur urologue à l’hôpital, il a fait une observation locale au microscope et m’a dit que ma vessie était en inflammation et ne pouvait plus lutter contre les microbes. Il m’a donné un traitement pour 3 mois. C’était en 2002, Je n’ai plus jamais eu de cystite, ni quoi que ce soit d’autre.
Bon courage.
À ce jour, j’ai passé 26 ans de ma vie à subir les perturbations et douleurs quotidiennes de la ménopause (et c pas fini) dans une société où tout le monde s’en fou ! C’est juste un scandale médical, médiatique, social ! Et puis ça rapporte tellement la ménopause en nombre de consultations médicales et paramédicales et en produits de toutes sortes pour soulager ou atténuer…Et une femme ménopausée n’est plus rentable, plus d’enfants, plus de productivité professionnelle, donc pas d’investissement dans la recherche…
J’ai 74 ans et le premier symptôme de ménopause, des démangeaisons du pubis, je l’ai eu à 48 ans. À 49 ans dans la rue, attendant à un feu rouge, envie de me jeter sous une voiture, une pulsion si forte… heureusement mon cerveau rationnel s’est mis en action, n’ayant aucun problème dans ma vie personnelle pas de raison de me jeter sous une voiture… est-ce possible que ce soit la ménopause ??? Oui, je me suis rendue à cette évidence. Et j’ai continué ma route. J’ai eu ce symptôme deux fois et fini. Ont commencé après tous les symptômes de la ménopause, j’ai fini par prendre un THS pendant la durée « réglementaire », aussitôt arrêté, j’ai retrouvé tous les autres symptômes, sécheresse vaginale, douleurs articulaires, perte musculaire… Bref ! Vous connaissez.