Quand avez-vous pour la première fois soupçonné que vous étiez en périménopause et pourquoi ?
A 34 ans, suite à des problèmes de règles irrégulières alors que jusqu’à présent j’étais très régulière, je suis allée voir plusieurs gynécologues. Comme je venais de subir un grand bouleversement émotionnel, ces règles irrégulières ont été mises sur le dos du choc psychologique. Jusqu’à ce que le dernier médecin pousse un peu plus la recherche et trouve un kyste sur un de mes ovaires
A 40 ans, la situation avait évolué et il fallait maintenant retirer le kyste et l’ovaire sur lequel il s’était positionné. Environ 6 mois après, lors de ma visite de contrôle, j’expliquais à mon médecin que mes règles n’étaient pas redevenues régulières comme avant le kyste. Celui-ci m’informait alors que j’étais en périménopause, sans pour autant m’expliquer ce qu’est la périménopause…. Cela m’a fait sourire et j’ai dit que pourtant je n’avais pas de bouffées de chaleur ou autres signes et ce fut la fin de cet échange : pas spécialement d’informations ni de conseil.
Ensuite, suite à ce rendez-vous épique, je ne suis pas allée faire de RDV de contrôle pendant quelques années. C’est seulement à 43 ans que je suis retournée chez le gynécologue. J’avais quelques symptômes mais rien de flagrant : des problèmes de sommeil (mais qui pouvait être mis sur le dos de mon travail de nuit pendant des années), des règles très irrégulières parfois très abondantes, des baisses de moral… Mon gynécologue m’a dit que comme j’étais encore en périménopause et que ma qualité de vie n’était pas trop affectée, il ne pouvait pas me prescrire de traitement hormonal de la ménopause… dont je n’aurais pas voulu de toute façon.
Quelques années plus tard, en discutant avec une cliente qui avait de fortes bouffées de chaleur, j’ai compris que j’en avais moi aussi de temps en temps.
Vers 45 ans, j’ai commencé à avoir des tensions mammaires importantes, ce que je n’avais jamais connu jusqu’à présent. Sachant qu’une connaissance venait de découvrir qu’elle avait un cancer du sein, j’ai craint moi aussi avoir un cancer du sein et j’en ai fait des crises d’angoisse. Quand j’ai vu mon médecin traitant, celle-ci a été très bienveillant mais ne m’a rien expliqué et pas spécialement rassurée. J’ai fait une échographie mammaire et la radiologue, elle, m’a rassurée et fournie des explications. Elle m’a confirmée que j’avais bien fait de reprendre RDV avec mon gynécologue pour qu’il puisse répondre à mes questions.
Malheureusement, celui-ci m’a fait la morale car j’avais laissé passer trop de temps depuis le dernier rendez-vous. Encore une fois, aucune explication ou réassurance, c’est une amie qui l’a fait à sa place. Suite à ce rendez-vous j’ai décidé de faire mon suivi gynécologique avec une sage-femme pour essayer d’être soutenue, accompagnée et écoutée.
Avez-vous pris rendez-vous avec votre médecin traitant ou votre gynécologue ?
Oui j’étais de toute façon très suivie à cause de mes kystes, mais pas grand-chose n’est ressorti de ces rendez-vous.
Que connaissiez-vous de la ménopause ?
Avant, pour moi la ménopause c’était une copine qui arrive avec une bouteille de champagne pour fêter sa ménopause.
J’étais loin de la vérité!
Quels ont été vos symptômes de périménopause ?
Les variations d’humeur, les douleurs mammaires, quelques bouffées de chaleur, insomnie, anxiété, un ras le bol permanent, la peau sèche (alors que jusqu’à présent j’avais plutôt une peau grasse). Pour l’insomnie, j’ai vite vu le lien avec mon cycle : après mes règles jusqu’au début du Syndrome Pré Menstruel, je dormais mieux… ensuite c’était la zizanie.
Ce qui est dur avec ces symptômes c’est que tout se mélange, c’est difficile de faire la part des choses et des symptômes.
Quelle aide, quels conseils, quel traitement avez-vous eu de votre médecin ?
Pas grand-chose : les médecins ne m’ont rien expliqué, rien proposé.
La radiologue qui m’a fait mon échographie mammaire m’en a appris plus que mes médecins : elle m’avait donnée des explications et même parlée de sa propre expérience de la ménopause.
Avez-vous trouvé des solutions personnelles pour gérer au mieux vos symptômes ?
Changer mon alimentation : réduire l’alcool, manger plus de légume, moins de féculents, réduire le fromage (alors que j’adore ça !)
La marche à pied : je fais des randonnées tous les dimanches matin et si j’arrête je sens vraiment que je me traine, je déprime plus vite.
Des soins énergétiques, du shiatsu
Sinon je prends également deux compléments alimentaires dont un avec gattilier, alchémille, Vitamine C, E, zinc, sélénium et magnésium qui marche plutôt bien ainsi que de l’huile d’onagre et bourrache.
A posteriori, pensez-vous avoir été suffisamment informée en amont pour gérer au mieux cette période de votre vie ?
Non pas du tout, je me suis informée toute seule au fur et à mesure que les choses me sont tombées dessus. Alors qu’honnêtement, je suis coach vocale donc mon corps est mon instrument, je suis très connectée à mes sensations et je dois vraiment prendre soin de mon corps.
Pensez-vous que vos symptômes ont interféré avec :
– votre travail ? non mais parfois je me traine, je n’ai pas envie, je ne suis pas d’humeur. Heureusement pour moi, j’ai un emploi tranquille et pas trop contraignant. Je suis à mon compte et je peux m’organiser.
– votre couple ? non car je ne suis pas en couple actuellement
– votre vie sociale ? non
Avez-vous eu des périodes dépressives ? Si oui, comment avez-vous géré ?
Oui, ça a été tout un amalgame. (entre le covid, une rupture sentimentale, les signes de périménopause…) J’ai décidé de commencer une thérapie. Et j’ai d’ailleurs beaucoup parlé ma périménopause avec ma psy et ça m’a fait du bien. C’est agréable de pouvoir parler et de se savoir écoutée.
Avez-vous échangé avec vos amies / proches sur vos problèmes liés à la ménopause ?
Oui avec ma sœur plus jeune que moi, avec une amie de 61 ans mais pour qui la ménopause est passée comme une lettre à la poste et une autre amie de bientôt 60 ans. J’ai compris à postériori le mal-être que cette dernière avait pu ressentir à une période. Elle était taciturne, annulait des rendez-vous au dernier moment… elle était en fait en périménopause.
En parallèle, j’ai commencé à en parler sur les réseaux sociaux. Je voulais notamment voir comment avec le chant, je pouvais accompagner, à mon niveau, les femmes à mieux vivre leur périménopause et/ou leur ménopause.
J’ai une personne de mon entourage qui m’a dit que je parlais beaucoup de la ménopause et ça pouvait déranger., que ma vie ne se résumait pas à ça. Mais à ce moment là, c’était un besoin pour moi d’en parler.
Avez-vous des astuces et conseils pour les femmes qui vont entrer en phase de ménopause ?
Pour les bouffées de chaleur, dormir dans des draps en lin
Porter un masque et des vêtements de matière naturelle
Avoir un brumisateur dans mon sac l’été
Avoir un spray ou gel rafraichissant pour les jambes
Faire attention à son alimentation
Si douleurs mammaires, abandonner les soutiens-gorges à armature et passer aux brassières.
Avoir de bonnes huiles pour le visage
Se reconnecter à son corps : respiration, activité physique, automassage….
Où en êtes-vous aujourd’hui par rapport à la périménopause / ménopause ?
Je suis toujours en périménopause mais je suis plus sereine. J’ai compris que l’intensité des signes pouvait varier selon mon alimentation, mon mode de vie. Parfois je voudrais presque être ménopausée et ne plus avoir de symptômes. Je fais mon possible pour rester positive et optimiste même si ce n’est pas toujours évident.
Autre remarque ?
Aujourd’hui, il faut être curieuse et vraiment en vouloir pour être informée. La vie ne s’arrête pas à la ménopause, c’est quelque chose de normal. Soyons solidaires, parlons-en, soutenons-nous. À quarante-cinq ans, il reste encore la moitié de sa vie à vivre : profitons-en et rendons notre seconde moitié de vie plus fun que la première!
Merci à Olivia, coach vocal pour son témoignage de son expérience de la périménopause.
La publication a un commentaire
Merci!! Vous exprimez le mal etre que je rencontre ! Celle qui ne connaisse pas ne comprennent pas ! Ces maux au quotidien on peut les accepter quand enfin il y des mots mis dessus