L’oestrogène protège la matière grise tout au cours de la vie

oestrogene protege le cerveau

Le lien entre ménopause et Alzheimer étant clair depuis quelque temps, les scientifiques se demandent donc si c’est effectivement l’effet de l’oestrogène qui protège le cerveau. Une étude récemment publiée semble confirmer que plus une femme a été exposée à l’oestrogène, moins elle aura une diminution de matière grise cérébrale. Et ce phénomène n’est pas lié uniquement à la ménopause mais à l’exposition à l’oestrogène au cours de la vie.

Oestrogène protège la matière grise

Le niveau d’œstrogène auquel le cerveau féminin est exposé change tout au long de la vie, en raison de changements internes et externes (utilisation de la contraception, hormonothérapie, etc.). Dans l’étude observationnelle, le docteur Lisa Mosconi* utilise l’imagerie cérébrale pour tester les associations entre les événements de la vie reproductive qui ont un impact sur les niveaux d’œstrogène et le volume de matière grise chez les femmes à risque pour la maladie d’Alzheimer.

Voici un résumé rapide des conclusions de l’étude :
– la ménopause est associée à une réduction de la matière grise dans les régions impliquées dans la mémoire, l’attention et le langage. Cependant, d’autres facteurs liés aux antécédents reproductifs signalant une plus longue exposition aux œstrogènes sont associés à la préservation de la matière grise, compensant ainsi les effets de la ménopause.

– pour chaque année supplémentaire pendant laquelle une femme a été fertile au cours de sa vie (par exemple, l’espérance de vie reproductive), le volume de la matière grise a augmenté de 1 %. Les femmes ayant un total d’années reproductives de 39+ ans avaient significativement plus de matière grise que celles ayant <39 ans.

– pour chaque enfant qu’une femme avait, sa matière grise augmentait de 2% (avec un maximum de 5 enfants).

– les utilisatrices de contraceptifs hormonaux et/ou de traitement hormonal de la ménopause avaient plus de matière grise que celles qui n’en ont jamais utilisé.

Pour rappel : plus de matière grise = une meilleure mémoire et concentration. Donc si l’oestrogène protège la matière grise, alors l’oestrogène protège la mémoire et la concentration ce qui explique les troubles de mémoire et concentration à la ménopause.

Des résultats prometteurs mais à approfondir

Les résultats confirment l’idée que l’œstrogène peut avoir un effet protecteur, affirment les chercheurs, et suggèrent qu’une étude plus approfondie pourrait déboucher sur des changements médicaux ou de mode de vie qui aideraient les femmes à réduire leur risque de déclin cognitif avec le vieillissement ainsi que leur risque d’Alzheimer.

Les auteurs de l’étude souhaitent approfondir encore en comparant par exemple les effets de la ménopause chirurgicale et de la ménopause spontanée et en analysant les différents effets des différents types d’oestrogène. L’idée finale étant toujours de comprendre pourquoi la maladie d’Alzheimer touche plus de femmes que d’hommes, et dans la mesure du possible d’en réduire la fréquence.

Les causes d’Alzheimer

Pour rappel, les causes de la maladie d’Alzheimer ne sont pas encore toutes clairement identifiées. Il est cependant sûr que l’alcool, le tabac, le manque d’activité physique, une alimentation trop riche et non variée ainsi que le manque de simulation cérébrale sont des facteurs de risque.

En attendant d’en savoir plus, le mieux est donc de respecter quelques règles simples d’hygiène de vie pour mettre toutes les chances de son côté.

*Le professeur Lisa Mosconi est professeure associée de neurosciences en neurologie à Weill Cornell Medicine et directrice de la Women’s Brain Initiative. Elle est également directrice associée de la Alzheimer’s Prevention Clinic à Weill Cornell Medicine et NewYork-Presbyterian/Weill Cornell Medical Center.

Sources :
Neurology – Association of Reproductive History With Brain MRI Biomarkers of Dementia Risk in Midlife

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