Le mal de tête est un des symptômes de la ménopause. Une femme qui souffrait déjà de migraine avant, a malheureusement plus de chance de voir ces douleurs s’aggraver pendant la périménopause. Une étude américaine, estime même que le risque de souffrir de maux de tête augmente de 60% à la périménopause (par rapport aux femmes qui ne sont pas en transition ménopausique)1
Si la connexion est avérée, attention tout de même à bien identifier la cause de vos maux de tête, car s’ils peuvent être causés par les hormones, d’autres facteurs peuvent intervenir comme la tension, la pression artérielle….
Les hormones et les maux de tête
Les œstrogènes et la progestérone ont des actions contraires sur nos vaisseaux sanguins : les œstrogènes les dilates et la progestérone les resserre. Avec la variation des niveaux d’hormones, la dilatation des vaisseaux évolue en permanence et cela peut causer des variations de pression au niveau du cerveaux et donc des maux de tête.
En réalité, ce ne sont pas les hormones qui posent problème mais les variations des niveaux d’hormones. Et effectivement et malheureusement, les femmes qui avaient des migraines pendant leur cycle ont plus de risque d’avoir des migraines pendant la périménopause.
Identifier les déclencheurs
Comme pour tout symptôme qui va et qui vient, il est important d’essayer d’identifier les déclencheurs. L’idée est donc ici d’avoir un journal où on note les évolutions du cycle (et donc les variations hormonales). Les femmes qui ont des maux de tête liés aux hormones disent souvent que ceux-ci sont exacerbés juste avant les règles, soit au moment où il y a une baisse d’œstrogène dans le corps.
D’autres facteurs peuvent jouer un rôle important :
- Le stress (et le mal être physique et psychologique de la périménopause / ménopause peut évidemment causer du stress)
- Le manque de sommeil
- La caféine (café, thé, chocolat, coca cola…)
- L’alcool
- Les variations de niveau de sucre…
- La déshydratation
- Les bouffées de chaleur ou sueurs nocturnes
Comment gérer les maux de tête à la ménopause ?
Mettre en place une bonne hygiène de vie
Avec les règles qu’on connait par cœur :
- Avoir une alimentation variée et équilibrée
- Bien s’hydrater (minimum deux litres par jour)
- Surveiller / diminuer sa consommation d’alcool, de caféine et de sucre
- Essayer de bien dormir et suffisamment
- Se détendre (pour ne pas générer trop de stress)
- Faire une activité physique régulière et si possible quotidienne (ex : 30 minutes de marche active par jour)
Attention à toute diminution trop rapide d’un produit auquel le corps était habitué. Cela peut mener à des maux de tête de sevrage.
Utiliser des antidouleurs avec parcimonie
Les antidouleurs peuvent aider mais attention à ne pas créer de dépendance et de maux de tête de sevrage.
Prendre du magnésium
Une étude américaine fait un lien entre le manque de magnésium et les migraines ( (Trauninger et al, 2002 ) Cela reste encore à confirmer, mais de nombreuses femmes ménopausées jurent par le magnésium.
En attendant, il est toujours mieux d’obtenir tout ce dont le corps à besoin via l’alimentation. Voici donc une liste d’aliments riches en magnésium : amande, noix de cajou, date, noix du brésil, graines de sésame et tournesol….
Le Traitement Hormonal de la Ménopause (THM)
Tout d’abord, un rappel sur les différences entre la pilule contraceptive et le traitement hormonal de la ménopause. Ces différences expliquent pourquoi une femme souffrant de migraine avec aura ne peut pas prendre de pilule contraceptive mais peut prendre un traitement hormonal de la ménopause (THM).
La mise en place d’un THM causant une variation hormonale, on peut se demander si un THM est justifié pour une femme souffrant de migraine. La réponse est oui pour deux raisons :
- Le THM est le traitement le plus efficace contre les bouffées de chaleur et sueurs nocturnes et comme ceux-ci causent parfois des migraines, leur diminution peut mener à une diminution des migraines.
- Il est tout à fait possible de mettre en place un THM en essayant d’atténuer le plus possible les variations hormonales. Pour cela, il faut de préférence utiliser un œstrogène en patch ou gel qui est mieux absorbé par le corps et permet de mieux gérer les doses. Il faut commencer avec une dose la plus faible possible, puis augmenter par palier (compter plusieurs semaines par palier) pour atteindre le bon niveau permettant de gérer les symptômes. Ne pas oublier qu’il faut environ 3 mois pour optimiser le traitement et obtenir tous les bienfaits d’un tel traitement, c’est pourquoi il est important de prendre son temps.
N’oublions pas la progestérone pour les femmes ayant encore un uterus. A cet effet, il est important de continuer le journal d’observation pour essayer de voir si le corps réagit plus à une hormone ou à l’autre.
Pour en savoir plus :
1 – heachache : the journal of head and face pain – Janvier 2016 – Perimenopause and Menopause Are Associated With High Frequency Headache in Women With Migraine: Results of the American Migraine Prevalence and Prevention Study https://headachejournal.onlinelibrary.wiley.com/doi/abs/10.1111/head.12763
2 – Migraine and HRT – Women’s Health Concern – Novembre 2017 – https://www.womens-health-concern.org/wp-content/uploads/2017/11/WHC-FACTSHEET-Migraine-and-HRT-November2017.pdf
3 – British Menopause Society – Migraine and HRT – https://thebms.org.uk/publications/tools-for-clinicians/migraine-and-hrt/
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