Qu’est-ce que la ménopause précoce
En France, on utilise le terme ménopause précoce, le plus souvent pour parler de la femme ménopausée avant 40 ans.0 En réalité, l’utilisation de ce mot évolue et pour une ménopause avant 40 ans, c’est le terme d’insuffisance ovarienne précoce qui doit être utilisé2.
Pour mieux comprendre, le plus simple est peut être d’utiliser les distinctions anglaises4 :
– ménopausée entre 45 et 40 : ménopause précoce
– ménopausée avant 40 ans : insuffisance ovarienne précoce.
Qui est concernée par la ménopause précoce ?
Avant 20 ans, 1 femme sur 10 000
Avant 30 ans : 0,1% des femmes
Avant 40 ans : 1 à 2% des femmes5
Avant 45 ans : 10% des femmes5
Ménopause précoce et fertilité
Dans les cas de ménopauses précoces, un retour de fertilité est parfois possible notamment en cas d’insuffisance ovarienne précoce. C’est ce qu’on appelle la résurgence folliculaire ou ovarienne quand les ovaires refonctionnent temporairement. Cela arrive dans 5 à 6% des cas et une grossesse peut donc être possible mais rare c’est pourquoi une méthode de contraception doit être utilisée en cas de ménopause précoce et de non désir d’enfant.
En cas d’IOP et désir de grossesse, parlez-en à votre médecin pour voir ensemble comment vous diriger vers une clinique de fertilité.
Qu’est ce qui cause une ménopause précoce ?
Dans 80% des cas, la ménopause précoce est idiopathique c’est-à-dire qu’on ne sait pas.
Pour les 20% restants, plusieurs causes sont connues :
- Le cancer et ses traitements (chimiothérapie et radiothérapie) particulièrement s’il s’agit d’un cancer proche de l’appareil génital.
- Génétique comme par exemple le syndrome de Turner. Dans ce cas, on peut alors avoir plusieurs générations de femmes ménopausées précocement.
- Certaines maladies auto-immunes comme certains problèmes de thyroïde
- Une opération chirurgicale causant une ménopause chirurgicale (ovariectomie ou hystérectomie)
- des facteurs environnements encore pas complètement identifiés : on suspecte les perturbateurs endocriniens, l’alimentation…
Comment diagnostiquer une ménopause précoce
En cas de ménopause induite ou ménopause chirurgicale, aucun test n’est nécessaire.
Dans les autres cas, une analyse de sang des différentes hormones notamment pour mesurer les niveaux de hormone folliculo stimulante (FSH) et d’oestrogène , peut être réalisée avec deux prises de sang espacées de 4 à 6 semaines. En effet, les niveaux de FSH peuvent fortement varier et il faut donc réaliser deux prélèvements à quelques semaines d’intervalle.
On peut également réaliser un test à la progestérone. L’idée est de prendre de la progestérone pendant 10 jours et de voir si cela déclenche des règles.
Dans certains cas, des analyses génétiques peuvent également être faites.
Si vous pensez souffrir de ménopause précoce, battez-vous pour qu’on vous écoute, venez avec des articles, informez-vous. Trop souvent, même pour des ménopauses à 45 ans les médecins disent « vous êtes trop jeune ». Vous connaissez votre corps, si quelque chose ne va pas bien, vous le savez et faites-le comprendre à votre médecin.
Si votre médecin ne vous écoute pas, changez-en.
Les symptômes de la ménopause précoce
Les symptômes de la ménopause précoce sont les mêmes que ceux d’une ménopause « standard ».
Les premiers signes sont souvent des cycles plus courts puis des règles irrégulières. En cas d’IOP certaines femmes n’ont jamais de règles.
Arrivent ensuite les symptômes classiques de la ménopause : bouffées de chaleur, douleurs articulaires, sécheresse vaginale, fatigue, problèmes de mémoire et de concentration, moral en berne, migraine…
Comme pour la ménopause, il y a les effets directs de la ménopause et les effets dominos comme l’insomnie, la baisse de libido…
Les conséquences de la ménopause sur la santé
Après la ménopause, quel que soit l’âge, la femme est plus à risque pour un certains nombres de soucis de santé : syndrome génito urinaire de la ménopause (concerne 50% des femmes après la ménopause précoce, lisez le post au sujet du SGUM), maladies cardio vasculaire, ostéoporose, Alzheimer, diabète… Et donc a une espérance de vie réduite par rapport aux femmes ménopausées à l’âge moyen de 51 ans.
Malheureusement plus une femme est ménopausée longtemps, donc sans hormone (et spécifiquement sans œstrogène), plus elle risque de développer une des conditions ci-dessus. A ce titre, l’insuffisance ovarienne précoce est un vrai problème de santé au même titre qu’un problème de thyroïde.
Quelques exemples :
« Les femmes ménopausées avant 40 ans, ont 2 à 3 fois plus de risque de faire un infarctus du myocarde ou un accident vasculaire cérébral à un âge relativement plus précoce. »
« Une ménopause avant l’âge de 40 ans a été associée à 2 à 3 fois plus de risque d’avoir une dégradation précoce des fonctions cognitives. »
Traitement de la ménopause précoce
Sauf contre indication, la ménopause précoce doit être traitée pour préserver le capital santé de la femme.
Pour en savoir plus, lire l’article sur le traitement de la ménopause précoce.
Sources :
0 – GEMVI Fiche d’information ménopause – http://www.gemvi.org/documents/fiche-info-patiente-menopause-THM.pdf
1 – Menopause and me, a guide for younger women
2 – GEMVI – Fiche info patiente menopause précoce – http://www.gemvi.org/documents/fiche-info-patiente-IOP.pdf
3 -GEMVI FAQ http://www.gemvi.org/la-menopause.php
3 – GNGOF – http://www.cngof.fr/component/rsfiles/apercu?path=Journes%20nationales/MAJ%20en%20GO/2009/Menopause/2009_GM_139_drapier.pdf
4 – Menopause by Louise Newson Edition Haynes p14
5 – Association Française pour l’étude de la ménopause – http://www.menopauseafem.com/afem/index.php/les-chiffres
Cet article a 2 commentaires
Si votre mere, votre grand-mere ou votre s?ur ont souffert de menopause precoce, vous allez certainement devoir traverser la meme epreuve. En effet, le facteur genetique a ete pointe du doigt par les chercheurs. Dans 20% des cas, rapporte le site Health, une femme menopausee tres tot n’etait pas la seule de sa famille a souffrir de ce probleme. Si vous etes concernee par ce phenomene, faites fi de toute pudeur et n’hesitez pas a questionner les femmes de votre famille .
D’autres cancers sont-ils associes aux THM ? Un article de 2015 suggere qu’ils augmenteraient le risque de cancer de l’ovaire. Comme il s’appuyait sur des etudes d’observation americaines, europeennes et australiennes, incluant donc de nombreux traitements differents, l’Inserm va mener une etude sur le sujet en France, aupres de la cohorte E3N. Si ce risque est avere, il devra etre precise, meme si ce type de cancer est assez rare (dix fois moins frequent que celui du sein apres la menopause). Un autre projet etudiera le lien entre les THM (oraux et transdermiques) et les cancers de la peau. En effet, il y a des suspicions mais tres peu de connaissances sur le sujet.